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LA BIODIVERSITÉ

POUR EN SAVOIR PLUS

Nature, naturalité, biodiversité, sauvage, naturel, patrimoine naturel sont autant de mots que vous lirez pour évoquer la nature et sa protection. Ils ont tous un sens précis.

Nature Le terme de « nature » est utilisé pour désigner des objets qui ne sont pas des constructions humaines, souvent dans une approche de paysage d’ensemble. Il s’agit d’espèces, de paysages qu’ils soient végétalisés ou non qui existent plus ou moins spontanément lorsque l’homme n’intervient pas ou peu.

Naturalité Une partie de ce que nous appelons la nature sont en fait « des objets plus ou moins humains » : arbres plantés, cultures, animaux acclimatés… alors que d’autres existent spontanément sans intervention l’Homme : animaux sauvages… Finalement, les éléments qui constituent ce que nous appelons la nature, sont plus ou moins spontanés, naturels. Cette situation a conduit les spécialistes à proposer une échelle de « naturalité », du plus naturel au moins naturel. Elle est plutôt utilisée pour situer les espaces. Ainsi, un champ est moins naturel qu’une forêt ancienne, ou qu'un marais abandonné depuis des décennies.

Biodiversité La biodiversité a une définition plus scientifique en prise avec la réalité. Il s’agit de la variété et de la variabilité du monde vivant sous toutes ses formes. Elle est regardée à 3 niveaux : l’espèce, le gène, l’écosystème. Une définition officielle figure dans la loi biodiversité d’août 2016 : « On entend par biodiversité, ou diversité biologique, la variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques, ainsi que les complexes écologiques dont ils font partie. Elle comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces, la diversité des écosystèmes ainsi que les interactions entre les organismes vivants. »

- l’espèce : ensemble d’individus qui ont souvent une forme semblable et qui peuvent effectivement ou potentiellement se reproduire entre eux pour engendrer une descendance viable et féconde. - le gène,

présent dans le noyau de chacune des cellules qui composent un individu, est un élément qui est transmis aux descendants lors de la reproduction et qui permet l’expression d’un caractère (taille, couleur du pelage …). - l’écosystème : ensemble homogène d’êtres vivants (plantes, animaux...) qui vivent ensembles sur un espace circonscrit. Ils sont adaptés aux conditions de l’environnement de cet espace (climat, substrat...). Les composantes de cet ensemble interagissent entre elles, par exemple dans le cadre des chaînes alimentaires.

Le sauvage et le domestique La nature sauvage est celle qui est la plus indépendante de l’Homme, elle peut aller jusqu’à de rares lambeaux de terre qui ne sont pas impactés par ses activités : forêts primaires, désert, glacier … On distingue la biodiversité sauvage de la biodiversité domestique. Cette dernière est celle construite par l’homme : les animaux domestiques avec leurs variétés, les plantes cultivées également avec leurs variétés.

Le patrimoine naturel Il correspond aux «richesses écologiques, faunistiques, floristiques, géologiques, minéralogiques et paléontologiques» du pays ou de la région considérée comme bien commun qui est à léguer aux générations futures. Il est apprécié tout autant, comme fruit d’une évolution naturelle que comme le fruit d’interactions entre l’Homme et la nature.

Trois raisons sont souvent avancées :

- morale au nom d’une solidarité avec les êtres vivants dont nous sommes, avec le principe que chacun doit avoir sa chance de vivre et de prospérer ; - patrimoniale la biodiversité est en partie dans nos régions le résultat de l’action des hommes qui nous ont précédés. Elle est donc d’une certaine façon leur héritage, une trace de l’histoire des communautés humaines de notre territoire, que nous pouvons considérer devoir transmettre en bon état à ceux qui nous suivront - utilitariste mais aussi pour être solidaire avec les générations futures pour qu’elles puissent profiter des services que rend la biodiversité. Ils sont divers. Elle fournit des matières premières, des denrées … ; elle contribue à réguler le fonctionnement de notre environnement : stabilité dans le temps du climat et des eaux de surface, pollinisation, régulation des pathogènes … ; elle a un rôle socio-culturel : bien être apporté (confort, esthétisme…), base de certaines spiritualités…

Les raisons de préserver la biodiversité du marais communal de Glisy :

- morale le marais communal comprend certainement plusieurs centaines d’espèces, dont certaines sont menacées de disparition. Son existence et sa présence contribuent au maintien de la biodiversité d’une façon globale; - patrimoniale le marais est un espace qui est une composante de l’identité et de la singularité de la commune de Glisy. Il le sera d’autant plus avec son chemin ouvert et son parcours d’interprétation qui seront un élément de la « carte de visite » de la commune ; - utilitariste - pour le foin, les poissons pêchés, le bois de chauffage... ; - pour l’aide au fonctionnement du marais : plans d’eau et dépressions humides sont des éléments clés du fonctionnement des circulations d’eau, tout comme son sol et sous-sol tourbeux qui peuvent emmagasiner beaucoup d’eau, ses arbres qui contribuent à la régulation du climat (maintien humidité, ombre...) ; - pour son rôle socio-culturel : La nature spontanée, plus sauvage, contribue à la beauté et à rendre plus agréable les paysages du marais, permet la pratique de loisirs (promenade, pêche, observation de la nature...), mais aussi, professionnelles (élevage...)

Conscients de l’importance de son marais et de la biodiversité qu’il héberge, le Maire et son Conseil municipal ont décidé d’engager un partenariat avec le Conservatoire d’Espaces Naturels de Picardie. L’association spécialisée dans la gestion et la valorisation dans un but de conservation du patrimoine naturel est un acteur compétent et important pour la préservation de la biodiversité. L’association a dès 2017 engagé la rédaction d’un plan de gestion qui définit les actions qui favorisent la flore et la faune sauvages. Il s’agit ainsi de rendre encore plus efficaces les actions déjà entrepris et d’assurer l’entretien des surfaces qui ont été restaurées.

La commune cherche également à étendre le territoire communal en espace naturel en achetant les parcelles disponibles en périphérie de sa zone naturelle. Pour cela, en partenariat avec le Conseil Départemental qui en dispose, elle a mis en place un droit de préemption qui lui donnera une priorité pour acquérir des terrains de cette nature.

Les partenaires

Ce grand bouton d’or est une espèce remarquable à bien des égards.

Une espèce menacée de disparition La Grande douve a un statut d’espèce rare et est considérée comme quasi-menacée de disparition à l’échelle de l’ancienne Picardie. Elle fait l’objet d’une protection réglementaire et le département de la Somme a une responsabilité territoriale importante pour sa conservation au niveau national, et même européen. En effet, ces marais présentent une des plus importantes populations du pays, et même d’Europe.

Sa présence sur le marais Sur le marais communal, l’espèce est présente dans cette dépression sur un linéaire d’environ 55 mètres, soit une surface d’environ 180 m² et en 2016 un minimum de 400 tiges y ont été comptées

Elle est sensible du fait de son écologie Il s’agit d’une plante herbacée produisant des stolons. C’est-à-dire une tige aérienne rampante ou arquée, nue ou couverte de sorte d’écailles, qui pousse au niveau du sol ou dans le sol et à partir de laquelle de nouvelles tiges vont se développer. La croissance des nouvelles feuilles commence à l’automne. Au printemps, les racines s’allongent et donnent naissance à de nouveaux bourgeons, initiateurs de nouvelles tiges. La floraison a lieu de juin à août. Elle se développe aux bords des eaux, sur des lames d’eau pouvant atteindre 0,8 centimètres, où elle se reproduit principalement par voie végétative. Elle fait donc partie des plantes herbacées qui se développent les racines dans l’eau et les fleurs au soleil : les hélophytes. Cette espèce affectionne les zones ouvertes et supporte peu la concurrence végétale. Elle se développe dans les roselières et les grandes cariçaies hygrophiles (les laîches, sorte de plantes de la famille des cypéracées qui poussent dans l’eau) et dans les tourbières.