Borne

LES ÉTANGS

POUR EN SAVOIR PLUS

A la fin du XVIIIème siècle, alors que l’exploitation de la tourbe était importante, les étendues d’eau du marais occupent la moitié de la surface. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, puisqu’elles en couvrent environ seulement un tiers. Il est probable qu’en deux siècles ces surfaces qui, pour une partie d’entre elles n’étaient pas très profondes, se soient comblées. Cette hypothèse est plausible quand on constate sur les deux à trois dernières décennies, la vitesse de la dynamique du milieu. Les fossés et étangs se comblent, les espaces ouverts s’embroussaillent. Il est vraisemblable donc que certains étangs de petite taille issus de l’exploitation de la tourbe se soient comblés naturellement, si ils ne l’ont pas été délibérément par des apports de terre ou gravats extérieurs au marais.

Dans notre région, les 24 espèces inventoriées se répartissent en deux grandes familles : les grenouilles et crapauds (sans queue) et les tritons et salamandres (avec queue et ressemblant plus à un lézard qu’à une grenouille). Ce sont des animaux à sang froid dont la température du corps dépend de celle à l'extérieur. Ils partagent pour la majorité des espèces leur année entre des habitats terrestres (bois, haies, jardins où ils restent dans des trous pour ne pas geler en automne et en hiver) et des milieux aquatiques où ils vont pondre dès que la température est clémente. Ils sont donc obligés de faire des déplacements de quelques dizaines de mètres à plusieurs centaines pour gagner ces lieux de ponte.

Ces animaux sont vulnérables, d’ailleurs, à l’échelle mondiale, 1 991 espèces sont menacées de disparition sur près de 6 300, et 39 sont considérées comme disparues, 19 sur 85 en Europe. En France, ce sont 8 espèces disparues sur 35 et à l’échelle de l’ex région Picardie, 6 sur 24, soit entre 20 et 30 % des espèces selon les échelles.

Sur notre territoire, il est certain que la régression et la fragmentation des milieux naturels les touchent directement du fait de leur faible capacité de dispersion et leurs besoins en milieux variés sur une faible surface. La disparition ou la dégradation des milieux aquatiques qui sont leur lieu de ponte impact plus directement leurs populations. Le comblement des mares et aujourd’hui une maladie causée par un champignon sont également des facteurs qui favorisent leur disparition.