Borne

MARAIS DOMESTIQUÉ

POUR EN SAVOIR PLUS

Dans le compte rendu d’une conférence assurée par M BRANDICOURT au sujet des joncs, roseaux et osiers de Picardie en 1913, est indiqué que le roseau commun était largement utilisé, mais aussi et surtout le Jonc des chaisiers (Scirpus lacustris).

A l’époque en Haute-Somme, 300 000 bottes de 1,5 mètre de circonférence et 2 mètres de long pouvaient être coupées par an par un seul exploitant. Une fois sèches, elles servaient à faire des paillassons ou des tapis utilisés pour stocker les fromages dans les laiteries... A cette époque, à Fouencamps, l’industrie du tapis bon marché était implantée et les exploitants allaient chercher leur matière première dans les marais des environs dont celui de Glisy.

Les joncs coupés étaient laissés sur place pour sécher et étaient rapidement tressés par les femmes dans le village de Fouencamps. Aujourd’hui, ces joncs ont disparu du marais probablement croqués par les Rats musqués, espèce américaine qui s’est répandue dans la région avant la seconde guerre mondiale.

Après avoir été des espaces de travail, les marais de la Somme sont devenus principalement des terrains d’agrément pour la pêche, la chasse et, plus récemment, pour la découverte du patrimoine naturel et la promenade. Sur l’initiative des collectivités, notamment du Conseil départemental, des communes et du Conservatoire d’Espaces Naturels, la vallée de la Somme et ses vallées adjacentes se sont maillées d’un ensemble de sites où la promenade et l’observation de la nature ont été favorisées.

Dans les environs de Glisy, vous trouverez :

- le Marais communal de Blangy-Tronville,
- la Réserve naturelle de l’étang Saint-Ladre à Boves,
- le Marais de la Barrette en amont de Corbie.

Pour aller au-delà, le département a mis en place le circuit des belvédères qui permet une découverte paysagère et écologique de la belle vallée de la Somme.

Dans les premières années du XXème siècle, la Somme a connu en plusieurs points de sa vallée, des inondations exceptionnelles. En 2001, au printemps, l’inondation a amené jusqu’à plus d’un mètre d’eau, notamment sur le marais de Glisy, en cause la remontée des nappes d’eau souterraines qui ont été saturées après 3 années très pluvieuses (quantité d’eau de pluie tombée doublée).

Ce douloureux événement pour de nombreux habitants du fond de la Vallée a pointé les zones d’habitations vulnérables et la question de leur aménagement. Il a également suscité l’engagement de nombreux travaux qui visaient notamment à faciliter les circulations des cubages importants d’eau. Il est donc clair que la domestication des zones humides ne met pas à l’abri d’événements d’ampleur comme une inondation.

Ce type de crues est exceptionnel en vallée de La Somme où sa faible pente et son sous-sol de tourbe régulent généralement les niveaux d’eau. La crue de 2001 a été considérée comme la crue du siècle.