LE FLEUVE SOMME

Aujourd’hui, le fleuve que vous avez devant les yeux a été « domestiqué ». Il a été aménagé pour devenir plus facile à naviguer, sûr et rapide. Il s’agissait d’y réguler le niveau des eaux, d’effacer les hauts fonds et permettre le franchissement des dénivelés où le courant était plus fort. Pour cela, d’importants aménagements ont été assurés : les écluses pour franchir les seuils, des barrages souvent présents en complément des écluses pour gérer les niveaux d’eau. La carte de Cassini de 1740 levée au début du XVIIIème siècle est un des rares témoins de ce qu’était le fleuve avant son aménagement.

Par définition, il s’agit d’une emprise de 24 pieds de large nécessaire aux chevaux, mais aussi aux hommes, pour tirer les bateaux de la rive. Le chemin de halage est présent sur une seule des deux rives, même si par le passé sur certains tronçons, il l’était sur les deux.

Avant la motorisation, les embarcations étaient accrochées par des cordages pour être tirées du bord, le capitaine jouant du gouvernail pour ne pas accoster.

Le halage à col d’homme a été pratiqué, mais a été remplacé par les chevaux, notamment au XIXème siècle lorsque les embarcations faisaient jusqu’à 300 tonnes. Le halage par les chevaux était réglementé, mais les prix variaient, du fait de la concurrence et de la difficulté (descente/remontée, nombre de chevaux qui pouvaient être jusqu’à 6).

Le canal de la Somme appartient aujourd’hui au Conseil Départemental de la Somme.

Sans abandonner le potentiel qu’il représente pour les transports de marchandises, notamment avec un souci de concrétiser la transition énergétique, l’instance départementale a travaillé et investi pour en faire un lien entre les samariens (géographique, social, culturel …) et un support au développement du tourisme.

Ce dernier point s’est traduit dans le Grand Projet Vallée de Somme qui s’articule autour de :

- la Véloroute Vallée de Somme, itinéraire cyclable de 120 kilomètres, présente sur chemin de halage entre Péronne et Saint-Valéry-sur-Somme - le circuit des belvédères comprenant une trentaine de tables d'interprétation, installées sur les plus beaux points de vue de la vallée et présentant histoire, paysages et patrimoines historiques et naturels de la Vallée de la Somme - les Maisons de la vallée, anciennes maisons éclusières transformées en lieux d'accueil touristique (cafés, gîtes, loisirs...) L’ensemble est connecté à un réseau de chemins de petites et grandes randonnées, de sites historiques et d’espaces naturels à visiter. Pour en savoir plus,http://www.somme.fr/carte-veloroute-belvederes-maisons-vallee

Le Département de la Somme, propriétaire du Domaine Public Fluvial assure la régulation de ses niveaux d’eau. Elle est automatisée sur 120 kilomètres au moyen de 17 barrages équipés de capteurs de détection de niveau. Le niveau d’eau de chaque bief (tronçon entre deux écluses dont le niveau de l’eau est horizontal sur sa longueur) est maintenu entre un seuil minimum (période hivernale) et un seuil normal (période estivale). Il peut varier de 20 centimètres de part et d’autre de ces seuils. Des automates contrôlent son évolution à plus ou moins 2 centimètres et commandent les organes de manœuvre (clapets ou vannes) pour une ouverture ou fermeture des barrages. Ils s’appuient sur le suivi du débit assuré par 5 stations. En dehors des périodes exceptionnelles (crue ou sécheresse), la régulation automatisée du canal de la Somme permet de maintenir une ligne d'eau constante en fonction des conditions climatiques et des variations de débits.